Reportage

UMIP

Au chevet des réfugiés et de leur détresse

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L’Unité Mobile d’Intervention Psychologique était présente dès l’arrivée des premiers réfugiés ukrainiens dans la capitale. Les psychologues sont intervenus dans le centre d’accueil du 18e, aujourd’hui, c’est au sein d’un lieu d'accueil parents/enfants, rue de Verneuil dans le 7e, qu’ils interviennent.

L'UMIP en soutien des dispositifs d'accueil des réfugiés

Créée en 2015, suite aux attentats, l'Unité Mobile d'Intervention Psychologique fait partie du dispositif de gestion de crise de la Ville. Anciennement à la DASES, elle est aujourd'hui rattachée à la nouvelle direction de la Santé publique.

Composée d'un réseau d'agents volontaires de la Ville, psychologues et médecins issus de différentes directions, spécifiquement formés pour ces circonstances, l’UMIP intervient principalement lors d'un événement grave (attentat, agression violente ou sexuelle, mort subite, etc.) survenant dans un équipement municipal (écoles, crèches, musées, piscines, etc.) impliquant des usagers et des agents municipaux. L'objectif est de prendre en charge rapidement les personnes victimes, directes ou indirectes, d'une situation traumatique.

Cette unité est spécialisée dans la prise en charge et l'accompagnement psychologique des évènements traumatogènes. Les intervenants de l'UMIP ont ainsi été associés dès les premières arrivées de réfugiés ukrainiens au dispositif d'accueil mis en place par la Ville.

Répondre à la souffrance de l'exil et de la guerre

Meddy Pingal, psychologue en PMI et en établissement d'accueil petite enfance, fait partie de l'équipe de l'UMIP, il est intervenu mi-mars au centre d'accueil d'urgence du 18e arrondissement avec son binôme, Servane Legrand, également psychologue.

« Notre rôle était d'identifier, sur place, les personnes présentant des signes de détresse afin de leur apporter un soutien psychologique. Nous intervenions dans les espaces dédiés aux familles en lien avec les agents de la DFPE. Dans cette situation, les rôles sont inversés, c'est nous qui allons vers les personnes pour leur proposer notre aide au travers d'espaces de paroles, d'accueil de la souffrance ou de partage du vécu traumatogène. Pour les enfants, les activités de jeu ou l'utilisation de dessins sont un moyen de créer du lien et de libérer la parole. Des traducteurs russophones nous permettaient de franchir la barrière de la langue pour mener les entretiens. Nous avons pu également mener des entretiens en français avec des étudiants ukrainiens notamment. Les états de stress voire de sidération sont liés à différents facteurs : séparation des familles, exil, déracinement, prise de conscience de la guerre, incertitudes de l'avenir. Certains étaient en état de sidération, notre rôle est de les ramener à la réalité d'ici et de maintenant, en verbalisant leur parcours et en les rassurant sur leur mise en sécurité. Beaucoup d'entre eux présentaient des signes d'anxiété voire d'angoisse quant à leur avenir immédiat (hébergement, suite de leur parcours d'exil, accès aux soins), nous étions là pour les accompagner et les orienter, en lien avec les associations et les équipes sur place. »