C’est le triste, mais incontournable, constat que les agents de la Ville de Paris sont amenés à faire en ce début d’année 2022.
En effet, le nouveau règlement du temps de travail est entré en vigueur le 1er janvier. Dans l’attente du jugement du tribunal administratif, qui doit se prononcer sur le fond avant la fin du mois de mars sur la suppression définitive de la sujétion de trois jours dite « Ville Capitale », ce sont six jours de congés que les agents parisiens ont perdu.
Un peu moins pour ceux qui ont vu leur sujétion augmenter mais beaucoup plus pour tous ceux qui ont subi la perte du temps de trajet pour se rendre au restaurant administratif et autres mesures de régression.
Comme si cela ne suffisait pas, la hausse du coût de la vie, énergie, logement, aliments de première nécessité, a fait baisser le pouvoir d’achat des salariés et fonctionnaires français, sans que les mesures de rattrapage soient à la hauteur de la perte.
Concernant les fonctionnaires, cela n’est pas qu’une affaire de conjoncture, les agents de la fonction publique ont perdu 20 % de pouvoir d’achat en 20 ans. Le point d’indice a augmenté de 1,2 % seulement depuis 2010. Dans le même temps, le SMIC a été revalorisé de 19,3 % et les retraites de 9,56 %.
Il ne faut pas chercher plus loin la nécessité de revaloriser régulièrement les grilles de la catégorie C : Faute d’augmentation régulière des indices de la catégorie C1, les salaires passeraient en dessous du SMIC ! L’état serait donc hors la loi ! Un comble.
La revalorisation des grilles n’est donc qu’une obligation légale qui traduit la perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires et non la traduction de la générosité de l’État pour ses agents qui, faut-il le rappeler, ont été largement mis à contribution et félicités pour leur travail durant la crise sanitaire. Les derniers voeux de madame Hidalgo aux agents parisiens le rappellent encore à l’envi.
Les fonctionnaires ont bien conscience de la baisse de leur pouvoir d’achat, mais celle-ci a également des conséquences non négligeables sur les recrutements et l’attractivité des métiers de la fonction publique, en particulier à la Ville de Paris. Faut-il s’étonner que la vacance des postes atteigne en moyenne 5 % sur l’ensemble des corps de la ville et que les concours de recrutement soient délaissés ?
Les difficultés de recrutement sont, de plus un facteur de dégradation des conditions de travail en augmentant la charge de travail des agents présents sur le terrain et en désorganisant les services faute d’effectifs suffisants.
Pour répondre à l’enjeu de l’emploi, la Ville de Paris axe sa stratégie sur l’augmentation des recrutements sans concours et le recours aux contractuels sur les métiers en tension, profitant pour cela de la loi de transformation de la Fonction Publique. Ces modifications profondes changent la nature de la Fonction Publique et pourraient même sonner la fin du statut qui est pourtant le garant de la qualité des services publics et de la protection de ses agents.
Pour l’UNSA, il ne faut pas s’y tromper, c’est bien en augmentant les salaires des fonctionnaires que les métiers publics retrouveront leur attrait et non en changeant les modes de recrutement.
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