Je dois savoir écouter chaque partie et être pédagogue pour essayer de trouver des solutions pragmatiques.
C’est avant tout un métier où le relationnel est primordial. En préalable à ma formation d’éthologue, j’ai étudié la psychologie qui s’avère précieuse dans les relations parfois conflictuelles. Certaines personnes se plaignent des corneilles ou des goélands. Il faut alors expliquer que tous les animaux sauvages contribuent à la biodiversité et qu’ils ont leur place en ville. Il y a aussi les pro-chiens et les anti-chiens. Je dois savoir écouter chaque partie et être pédagogue pour essayer de trouver des solutions pragmatiques. Cela se confirme chaque fois que nous ouvrons un nouvel espace canin dans un lieu qui doit convenir à tout le monde. Nous travaillons en lien avec les associations locales parisiennes et les collectifs de riverains sur différentes problématiques. Par exemple, pour la gestion des chats errants, la Mission accompagne les associations dans leurs actions en faveur de la stérilisation pour éviter la prolifération et ainsi les protéger. Elle suit également la gestion des huit pigeonniers parisiens. Nous intervenons sur la problématique des filets anti-pigeons, parfois dangereux pour eux, en proposant des solutions alternatives. Quand des animaux sauvages sont retrouvés morts, nous missionnons un laboratoire pour une autopsie afin d’en connaître la cause.
Sensibiliser et expliquer
Les sujets sont divers et nous nous basons sur la stratégie Animal en ville de 2018 qui regroupe 71 actions. La moitié a été réalisée et nous avons de nouveaux chantiers à lancer, comme développer des activités de médiation animale. La pédagogie passe aussi par des conférences et des campagnes de communication, notamment pour sensibiliser aux abandons d’animaux de compagnie l’été et à l’intérêt de l’identification des animaux domestiques. Une fois par an, nous organisons la Fête de l’animal en ville à laquelle participent de nombreuses associations. Nous recevons également beaucoup de sollicitations de riverains qui s’inquiètent du manque de nourriture pour les oiseaux dans les bois, du devenir du nid de corneilles, de la protection des oiseaux nicheurs… Et d’autres sur la gêne qu’ils occasionnent. Il faut répondre en expliquant ce qu’est un animal sauvage, que la Ville le protège tout en lui laissant sa liberté. Ces questions variées montrent qu’il existe encore une méconnaissance des animaux sauvages à Paris, mais un intérêt de plus en plus fort pour leur protection et leur bien-être.
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