Nous avons tous le même objectif : que les enfants réussissent et aillent bien.
Chacun des six établissements scolaires où j’interviens a des caractéristiques propres. L’un d’eux comprend une unité pour enfants ayant des troubles des fonctions cognitives. Un autre accueille une classe d’enfants nouvellement arrivés en France et qui ne sont pas de langue française. Leurs parents se trouvent dans des situations matérielles difficiles, alors je gère en priorité l’accès à la restauration scolaire pour adapter le tarif et l’accès au centre de loisirs notamment pendant les vacances scolaires. Des enfants d’un foyer de l’ASE sont répartis dans deux écoles, pour lesquels je suis en contact avec les services sociaux dont ils dépendent et nous faisons un point régulier. Les écoles accueillent aussi des enfants handicapés, certains à temps partiel parce qu’ils sont aussi pris en charge en hôpital de jour. Je mets en place des actions pour les accompagner, soutenir leurs parents et je fais le lien avec mes collègues des centres de soin.
La protection de l’enfance
Exercer ce métier demande une grande rigueur et une bonne organisation pour jongler entre les différentes écoles et les multiples interlocuteurs. Je peux être appelée en urgence par un directeur. Il s’agit soit d’un cas de maltraitance ou d’un enfant témoin de violence à la maison et qui arrive perturbé, voire choqué à l’école. Je procède alors immédiatement à une évaluation de la situation en recevant l’enfant puis les parents. Je suis également sollicitée par la CRIP75 ainsi que par le service social de proximité ou la PMI pour effectuer les évaluations d’informations préoccupantes. Nous avons alors 3 mois pour rendre notre rapport et apprécier si l’enfant est en danger ou non, proposer un soutien à la parentalité, une aide éducative si nécessaire, plus rarement une mesure de placement. Le rapport peut aussi être classé sans suite.
Chaque début d’année scolaire, j’explique mes missions aux enseignants qui ont un rôle important à jouer à mes côtés dans la protection de l’enfance en me contactant en cas de doute.
La réussite scolaire
L’autre partie de ma mission est de concourir à la réussite scolaire de l’enfant. Cela peut passer par la mise en place d’aide aux devoirs, mais aussi par différents soutiens aux démarches des parents : recherche d’orthophonie, aide à l’élaboration de dossier MDPH, accompagnement vers des structures de soins. Lorsque les parents sont dans le déni des difficultés de leur enfant, une équipe éducative peut être mise en place par le directeur avec l’enseignant, la psychologue scolaire. Il s’agit d’une réunion où les parents sont présents et où je suis invitée avec le médecin scolaire. Ceci afin de proposer la mise en place de dispositifs d’aides appropriés. Je reçois aussi les parents non francophones ou qui n’ont pas « les codes » de l’école afin de les accompagner pour qu’ils puissent s’impliquer dans la scolarité de leurs enfants. Quand la scolarité fait sens pour les parents, elle fait sens pour les enfants.
Il m’arrive de faire des visites à domicile. Beaucoup de familles vivent dans des logements sans confort, dégradés ou exigus. En ayant connaissance de ces situations, je peux mettre en place un suivi plus adaptés aux besoins de l’enfant.
J’aime ce partenariat avec les directeurs d’école, les enseignants et les professionnels extérieurs tels que mes collègues du service social de proximité. À ce titre, je fais partie du réseau prévention et de suivi des femmes victimes de violences conjugales sur le 17e. Nous avons tous le même objectif : que les enfants réussissent et aillent bien. J’ai des jolis retours de parents et d’enfants qui ont compris que j’agissais pour les aider. Tous les enfants, tous les parents peuvent me rencontrer s’ils sont préoccupés. J’essaie au mieux de leur répondre, de les conseiller ou de les orienter.
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