Rencontre

Florian Bricaud

Infirmier au service technique de l’habitat

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Florian Bricaud

Créé il y a quelques mois, ce poste couvre la maladie mentale et les problématiques du vieillissement avec la dégradation des conditions de vie.

Aujourd’hui, j’ai le sentiment de marcher sur mes deux jambes car mon métier d’infirmier psychiatrique depuis 20 ans et mon engagement sur le droit au logement sont réunis.
J’interviens chez de grands psychotiques qui ont détérioré leur appartement, des personnes atteintes du syndrome de Diogène qui accumulent les choses.
Mon travail consiste à expliquer les troubles du comportement qu’il peut y avoir et à créer un lien avec la personne qui a rendu son logement insalubre. Dans certains cas, j’y vais en premier pour déminer la situation, voir à qui j’ai affaire et comment aborder cette personne. C’est un peu un travail d’enquête pour obtenir des informations, sachant que je suis soumis au secret professionnel.
J’interroge la famille pour comprendre pourquoi la personne en est arrivée là, les traumatismes qu’elle a vécus. Une fois le contact établi, je reviens avec un inspecteur de salubrité qui fait le diagnostic sur l’état de l’appartement.
L’objectif est que la personne reste chez elle dans de bonnes conditions. Nous devons assurer sa sécurité mais aussi celle de son voisinage qui subit des nuisances.

Agir en équipe


L’intérêt de travailler avec des inspecteurs de salubrité et des opérateurs de travaux permet de prendre en compte la problématique sanitaire au sein du logement avec nos deux cultures professionnelles qui se complètent.
Nous tenons une réunion tous les 15 jours pour discuter en équipe des situations difficiles.
Mon arrivée a changé les méthodes : certaines interventions sont moins rapides afin d’éviter des traumatismes, une personne qui a pu rester dans son appartement pendant les travaux les a mieux vécus, un petit local de stockage a été loué pour éviter de jeter la totalité d’une monumentale collection de journaux…
Quand il n’y a pas de prise en charge par des services sociaux, je reviens pour assurer un suivi, ce qui n’est pas toujours facile à faire accepter. Créer une relation de confiance demande beaucoup de temps et il est important de ne pas mentir à ces personnes. J’ai beaucoup d’empathie pour elles et j’éprouve une grande satisfaction à écouter leur histoire.