« Se donner à l’autre est une qualité primordiale pour être guide »

Enseignant d’EPS et entraîneur d’athlétisme, je travaille également pour la Ville depuis près de 20 ans sur différents dispositifs d’animation pendant les vacances scolaires. Grâce à mes activités d’entraîneur et d’athlète, j’ai eu l’occasion de rencontrer des athlètes handisport et il m’a été proposé de les guider et, par la suite, de les entraîner. Tout cela s’est fait grâce à d’autres guides qui étaient déjà en activité, des camarades d’entraînement qui ont repéré que j’avais la même foulée que l’athlète Aladji Ba, ils m’ont alors demandé de le guider.

Pour être guide, techniquement, il faut être plus rapide que l’athlète que l’on guide. Situé sur l’extérieur du couloir, on parcourt plus de distance que l’athlète qui est à l’intérieur. On doit également avoir un champ de foulées plus important parce qu’on s’adapte à sa manière de courir, on trouve ensuite, ensemble, une foulée qui correspond aux deux. L’athlétisme est un sport exigeant et être capable de fournir un effort pour quelqu’un d’autre n’est pas accessible à tous. Se donner à l’autre est une qualité primordiale pour être guide. Je suis guide et entraîneur trois fois par semaine, nous sommes cinq guides dans l’équipe avec chacun notre spécialité. Seuls les guides les plus rapides participent aux Jeux olympiques. Les autres entraînent et encadrent l’athlète durant toute sa préparation en amont.

Mon nouvel objectif est d’encadrer les guides débutants pour les aider à performer au maximum avec l’athlète. C’est de la transmission d’expérience.

Des expériences uniques

J’ai été le guide d’Aladji Ba pendant 10 ans. C’est avec lui que je partage le plus de médailles sur les différents championnats de France, d’Europe, du monde et aux Jeux paralympiques. Maintenant, depuis presque 10 ans, je guide et collabore à l’entraînement de Timothée Adolphe, athlète majeur de l’équipe de France handisport (plusieurs fois médaillé sur les championnats internationaux). Mes plus beaux souvenirs sont liés aux retours du public. L’émerveillement qu’ont les spectateurs lorsqu’ils nous voient courir à grande vitesse avec une synchronisation parfaite et qui nous donnent l’impression, durant un court moment, d’être un super héros.

J’attends beaucoup de Paris 2024. Ces Jeux olympiques représentent le Graal à atteindre. Ce sera l’opportunité de développer encore plus vite le mouvement sportif français. Le fait que les Jeux se déroulent dans la ville où je suis né est un véritable accomplissement. 

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