Depuis 2007, avec l’association L’Appel au sein de laquelle je suis bénévole, je tente d’œuvrer à mon échelle pour une cause qui me tient à cœur, la lutte contre la malnutrition infantile. Dans ce cadre, j’ai effectué plusieurs voyages humanitaires avec d’autres membres de l’association, à Madagascar, puis au Tchad. La lutte contre la malnutrition chez l’enfant est un vaste sujet qu’il faut appréhender de plusieurs manières. Il ne suffit pas de ramener des sacs de riz à la population locale, puis de les laisser se débrouiller avec avant de repartir. Au contraire, nous cherchons, avec l’association, à faire évoluer les comportements de la population et surtout des parents, afin qu’ils puissent par eux-mêmes subvenir de manière saine aux besoins nutritionnels de leurs enfants. Car contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, il existe sur place de nombreuses ressources et produits naturels qu’il est possible d’utiliser afin d’offrir une base saine pour les repas de l’enfant.
Allier prévention et dialogue
Pour éduquer nos interlocuteurs sur le sujet, nous avons lancé sur place le programme Nutricartes®, un ensemble de cartes présentant des aliments à classer en plusieurs catégories afin de composer des repas nutritifs et équilibrés. Cela s’inscrit d’ailleurs dans une réalité économique, dans laquelle nous essayons également de faire comprendre aux parents qu’avec leur budget limité, des choix sont plus judicieux que d’autres : il vaut mieux acheter de temps en temps une petite quantité de poisson qu’un petit biscuit tous les jours.
À la Ville, j’occupe le poste d’infirmière puéricultrice en PMI dans le 17e arrondissement, où là aussi la lutte contre la malnutrition est un des défis qui m’occupent au quotidien, notamment dans son volet social. Cela passe par de la prévention et de l’éducation sur les comportements alimentaires, mais également par l’instauration d’un dialogue avec les parents. À Paris, comme lors de mes voyages, j’essaye de déculpabiliser les personnes qui viennent nous voir, comme de valoriser ce qu’elles font de bien pour leurs enfants. C’est un travail de tous les jours, en attendant de pouvoir retourner au Tchad quand la crise sera derrière nous, peut-être en janvier prochain.
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