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Samuel Colin-Canivez a imaginé une solution qui consiste à récupérer la chaleur contenue dans l'air des égouts, et non dans l'eau, pour chauffer partiellement les bâtiments, grâce à des évaporateurs de pompes à chaleur. L'INPI vient d'accorder un brevet d'intervention à la Ville pour 20 ans. Maintenant, il faut voir si cette invention, au stade du dessin, fonctionne en trouvant des partenaires pour concevoir un prototype.

Philippe Chouard, chef du Service Technique de l’Énergie et du Génie Climatique (STEGC)


« Samuel Colin-Canivez, à l’origine de l’invention, a travaillé au service des égouts avant de rejoindre la direction Constructions publiques et Architectures (DCPA). Il a eu cette idée et m’en a parlé lorsqu’il était mon adjoint à la STEGC pour voir comment la développer.
Ma direction s’est rapprochée du Secrétariat général (SG) et de la direction des Affaires juridiques (DAJ). Dans un premier temps, un expert a été mandaté pour savoir s’il s’agissait vraiment d’une invention ou si une telle solution existait déjà. Nous avons ensuite monté un dossier technique avec la DAJ pour déposer une demande de brevet d’invention à l’INPI (Institut national de la Propriété industrielle), le 18 novembre 2015, juste avant la COP21. Nous avons reçu la réponse trois ans après.
Le brevet accordé à la Ville est accepté pour 20 ans. Cela ne veut pas dire pour autant que la pertinence technique est validée. Il va falloir tester la solution à partir d’un prototype, car elle n’est actuellement qu’à l’état de dessins. Nous allons donc maintenant regarder comment développer cette solution sur les plans juridique et technique. C’est le début de l’aventure.
Après avoir déterminé le dispositif qui convient, il faudra trouver les bons partenaires pour créer le prototype. Samuel Colin-Canivez travaille désormais à la direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) mais nous allons mener ensemble le projet, ainsi qu’avec la Section de l’Assainissement de Paris (SAP). »


C’est quoi cette solution ?


La solution consiste à récupérer la chaleur contenue dans l’atmosphère (et non directement dans l’eau) d’un réseau visitable d’assainissement.
Il faut savoir que la totalité des bâtiments est raccordée au réseau par l’intermédiaire d’une galerie visitable appelée branchement particulier (BP). Historiquement, ces BP étaient fermés à l’égout, si bien que leur partie visitable était accessible depuis les sous-sols des bâtiments en partie non publique. Suite à une jurisprudence sur la responsabilité de la gestion de ces galeries, la Section de l’Assainissement de Paris (SAP) opère une transformation de ces branchements particuliers fermés (BPF) en branchements particuliers ouverts à l’égout (BPO).
Cette transformation a pour conséquence de rendre l’atmosphère de ces BPO en communication directe avec celle de l’égout principal. Or, le réseau parisien d’égouts visitable est maillé, ventilé naturellement (par tirage thermique au niveau des bouches d’égout) et cumule 2 400 km de galeries.
Ces caractéristiques font de lui un réservoir de température assimilable à l’air extérieur avec la propriété intéressante d’avoir des amplitudes thermiques jour/nuit et hiver/été bien moindres. Ces faibles amplitudes sont un atout pour la mise en œuvre de pompe à chaleur air/eau ou air/air.
La solution consiste donc à disposer sur les BPO des évaporateurs de pompe à chaleur. Pour être compatible avec les contraintes d’exploitation du réseau d’assainissement, cet évaporateur de pompe à chaleur épouse la paroi du BPO.