Rencontre

Priscillia Debouige

Comprendre le quotidien de nos ancêtres

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Diagnostic, surveillance des travaux d’aménagement, le quotidien d’un archéologue de la Ville n’est pas ce que l’on croit. Priscillia Debouige, archéologue au Pôle archéologique (DAC), nous explique.

« Quand on évoque l‘archéologie, l’idée de l’égyptologue déchiffrant les hiéroglyphes ou d’Indiana Jones parcourant le monde vient sou- vent à l’esprit. Notre discipline est pourtant bien ancrée dans le réel, en plein cœur de Paris. Notre cœur de métier : comprendre et connaître le quotidien de nos ancêtres à travers leur culture matérielle. »
Priscillia est archéologue de formation, après 15 ans passés à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, elle intègre le Pôle archéologique de la Ville il y a deux ans en tant que responsable d’opération. « Mes missions ont ainsi pu se diversifier, au-delà du terrain, à travers la conservation du mobi- lier et la valorisation des données. Il y a aussi une réelle dimension relationnelle, notamment avec les aménageurs. » Le Pôle archéologique du Département d’Histoire de l’Architecture et d’Archéologie joue un rôle déterminant dans la connaissance et la sauvegarde du patrimoine archéologique parisien.

Archéologie préventive


« L’archéologie que l’on pratique au quotidien est dite préventive, c’est-à-dire en amont d’un projet de construction. Lorsqu’un permis de construire est déposé, avec des fondations qui vont potentiellement endommager des vestiges du sous-sol, le Pôle archéologique intervient pour un diagnostic, puis la surveillance des travaux. On nous imagine avec un petit pinceau sur le terrain mais le travail en amont et en aval est colossal. La phase terrain (diagnostic, suivi de travaux, fouilles dans le cas de présence de vestiges) n’occupe qu’une partie du travail. Elle est précédée d’un travail sur la carte archéologique pour spatialiser les découvertes et les aménagements antérieurs du site, et déterminer la sensibilité de la zone. Elle est ensuite suivie d’une phase de traite- ment, d’étude et de valorisation des données, notamment du mobilier.
Chaque découverte sur le terrain est une vraie émotion. Lors des fouilles archéologiques de l’église des Billettes (4e), nous avons retrouvé une dent retaillée et attachée avec du fil d’or, ce qui est un signe de grande richesse et qui devait donc appartenir à un personnage important. C’est passionnant de se replonger dans le quotidien de nos ancêtres et, ainsi, d’en comprendre le mode de vie. »


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