Dossier

Préserver le capital santé des agents

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Amina Jemaaoui, cheffe de la délégation aux relations sociales et aux politiques de prévention. ©Sophie Robichon
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Ana Camacho, médecin cheffe du service de médecine préventive. ©Christine Philippon

Veiller à préserver la santé physique et psychique des agents, offrir des conditions de travail sécurisées, prévenir les risques psychosociaux, telles sont les missions des professionnels de la santé au travail. Gros plan.

La création en 2017 du service des Politiques de prévention a mis au cœur des politiques RH les enjeux de santé et de prévention. Chef d’orchestre des politiques de prévention au sein de la Ville, il conseille les directions et pilote les plans d’actions transverses.

UN TRAVAIL EN RÉSEAU

« L’écosystème santé sécurité au travail, le service de médecine préventive (SMP), le service d’accompagnement et de médiation (SAM), la mission inspection, santé, sécurité au travail (MISST), le pôle aptitude, maladies, accidents (PAMA), travaillent de manière très étroite. La délégation aux relations sociales et aux politiques de prévention a un rôle de conseil, réglementaire et technique, auprès des directions (bureaux de prévention des risques professionnels et réseau des relais prévention) sur tous les enjeux liés à la prévention et à la santé sécurité au travail. Nos liens nous permettent d’échanger sur les actions menées en transversal et en local et d’harmoniser nos pratiques. Harmonisation n’est pas synonyme de standardisation, chaque direction a ses propres problématiques, liées à son domaine d’activité et ses métiers spécifiques, la délégation vient en appui en proposant des outils d’aide à l’analyse, du conseil méthodologique ou une offre de formation », nous explique Amina Jemaaoui, cheffe de la délégation aux relations sociales et aux politiques de prévention.

IDENTIFIER LES RISQUES

« Nous avons mis en place une batterie d’indicateurs qui nous permettent d’agir efficacement dans la maîtrise des risques professionnels et de pouvoir, ainsi, mettre en place des actions d’abord préventives, sinon correctives lorsque c’est nécessaire. La vigilance est de mise, un nouveau process ou une nouvelle organisation du travail impliquent parfois l’apparition de nouveaux risques professionnels. »
« En tant qu’employeur, nous devons préserver la santé et la sécurité des agents et sommes garants de leurs bonnes conditions de travail. L’analyse des risques, métier par métier, dans chaque direction, nous permet de nous inscrire dans une démarche d’amélioration, de proposer des politiques de prévention adéquates ou, même, d’identifier les opportunités d’innovation. »

DE NOUVEAUX DÉFIS POUR LA MÉDECINE DU TRAVAIL

Entrée en vigueur en avril 2022, la réforme des services de médecine de prévention dans la fonction publique territoriale permet notamment le développement de la pluridisciplinarité.
« La santé au travail constitue un axe majeur de la santé publique. Notre cœur de métier reste la santé physique, psychique et sociale de nos agents, la prévention et le maintien dans l’emploi dans les meilleures conditions de santé possibles. Cette réforme fait évoluer la médecine du travail dans le sens d’un décloisonnement avec la santé publique pour mieux prendre en compte la santé globale de la personne. Les missions des infirmières du travail sont élargies : dès le mois d’avril, celles-ci vont mener un entretien de santé au travail pour recueillir des informations relatives à l’état de santé physique et psychique de l’agent en rapport avec le travail, et à ses expositions aux risques professionnels, permettant le cas échéant d’alerter le médecin du travail, et de donner des informations de prévention », nous explique Ana Camacho, médecin cheffe du service de médecine préventive.

ACCOMPAGNER L’AGENT FACE À UNE SITUATION DE SOUFFRANCE AU TRAVAIL

Sens au travail, burn-out, addictions, ressenti de harcèlement ou de discriminations, la souffrance psychique est en augmentation constante et la crise sanitaire n’a pas amélioré la situation.
« Notre première mission est d’accompagner tout agent, ou tout collectif, en situation de souffrance au travail liée directement à l’environnement du travail ou à une situation personnelle difficile ayant des incidences sur le travail. Nous sommes également en soutien lors de l’exposition à une situation traumatogène, accident, décès ou agression. Nous travaillons bien sûr en liens très étroits avec le service de médecine préventive et tous les acteurs RH de la santé au travail en central comme en directions », nous explique Carine Politi, cheffe du service d’accompagnement et de médiation.

ÉCOUTER LA PAROLE DE L’AGENT

« Nos professionnels, écoutantes, conseillers en addictologie, psychologues, médiateurs, proposent une écoute, une orientation vers une prise en charge ou une médiation, en accord avec l’agent et en toute confidentialité. La prise en compte de la parole de l’agent est primordiale. Nous répondons aux situations urgentes mais nous intervenons aussi au long cours, notamment avec une psychologue du travail, spécialiste en clinique de l’activité. Un accompagnement dans le temps où les agents sont partie prenante et qui permet de questionner l’organisation du travail dans son ensemble pour adapter le travail à l’homme et non l’inverse. »

DES PRIORITÉS À DÉFINIR AVEC LES NOUVELLES INSTANCES

Suite aux élections professionnelles de décembre, le nouveau comité social territorial (CST) s’est réuni en plénière et en formation spécialisée santé sécurité au travail.
« La concertation avec les organisations syndicales est essentielle. Les remontées terrain des représentants du personnel permettent de définir et d’ajuster les axes de travail en matière de santé au travail, de suivre nos politiques de prévention avec pour objectif de toujours consolider et améliorer l’existant. Le dialogue social contribue de manière très opérationnelle au portage et à la mise en œuvre des politiques de prévention, à l’échelle centrale comme à celle de la direction. C’est dans ce sens que la délégation aux politiques de prévention a été créée en 2022, regroupant le service des politiques de prévention et du service des relations sociales », souligne Amina Jemaaoui.